samedi 27 septembre 2014




 




Aux illuminations coulantes je me suis arrêté, surpris par ces formes aux ondulations colorées.

Dans les abysses de Budapest je me suis plongé, poursuivant les vagues nonchalantes de la ville qui s'endort, et à la panne subite de son fil d'Ariane lumineux, je m'égare dans ce noir qui soudainement fait taire mes yeux. 














Pont de la liberté
Parlement de Budapest



Sur la rive se prélassent châteaux et palaces que le Danube embrasse de ses lèvres bleues. Et les ponts les plus courageux l'enjambent d'un seul pas, tremblant de tout câbles de peur que le géant de son lit se défasse, les noyant de ses flots devenus voraces.




Elançant son épée au dessus de l'horizon, le cavalier perce les nuages de son aiguillon libérant cette pluie qui crache avec rage à la face du piéton, oubliant dans sa course son reflet qui s'efface sur le pavé luisant.


Bratislava en terrasse



Je me suis noyé moi aussi dans ces grands verres trop remplis, heureusement je ne peux m'y voir, à mes pieds fatigués point de miroir, seuls surplombant le comptoir ces piliers de gris et de noir peuvent à leurs envies narcissiques  contempler leurs corps tout juste construits.

Et je m'use de ces endroits sympathiques, où s'asseyant par erreur, c'est finalement la nuit qui vous délivre à la plus sombre de ses heures.






Mille mercis à celui qui a osé déposer ces bleus, ces rouges et ces noirs sur le ville blanche et ses brillants trottoirs. 
Il y a ces remuantes mosaïques qui dissipent la fumée et les humeurs sombres de l'imposante fabrique que ses trop nombreuses âmes à l'heure de pointe encombrent. 

Et à la nuit tombante, les ouvriers contemplent le ciel et ses sphères dorées tout juste posées sur eux, pour raviver ses visages aux sourires envolés.

















Balade Viennoise.



A l'ombre des verrières s'allongent prospèrent les vieux os cuivrés, et rendue folle par sa robe oxydée, arrachée à son socle et lâchement ficelée, ses doux airs sculptés s'effilochent aux pas des curieux qui s'approchent.


Grande  roue de Vienne.

Même les plus vieilles pierres au coeur moribond de l'empire ne trouvent rien à redire à cette grande roue pleine d'acier et d'aplomb. 
Et quand son squelette roule au vent, soulevant les têtes de nombreux passants, à leurs pieds elle dépose des zébrures de blanc et d'argent, en ombre portée de ses désirs tournoyants.


mardi 2 septembre 2014





Détail cathédrale, Cracovie.
 Vieille ville, Varsovie.



Entre chien et loup, quand tombe l'ennui
sur les visages des vieux aux plis suspicieux,
glissent les moues aigries qui tombent par la fenêtre, 
ouverte sur le monde et les passants curieux, 
qui errent tête en l'air, 
de leur démarche vagabonde.









 






Scènes de vies, Varsovie et Cracovie.







 Les regards se posent sur le papier peint que revêtent les murs.
Vous y trouverez sans mal des toiles de maîtres pastiches ou d'autres encore aux inspirations plus kitchs. Et quand vos rétines irritées par les vapeurs colorées de térébenthine s'en iront pleurantes, pensez à les reposer sur une de ces façades aux arches envoûtantes. 


 





Où sont passés les gens heureux ?

Ici il n'y a que ceux, que personne ne voit
Et qui trainent avec leur gueule leur jambe de bois.

Ici il n'y a que ceux qui piochent
Pour enterrer avec eux les regards
Des passants plein de reproches.

Où sont passés les gens heureux ?

Ici il n'y a que ceux qui préfèrent emprunter le train des rêves
Pour échapper un instant aux rails de la vie
Dans le tunnel vide et froid du profond ennui.

Ici il n'y a que ceux qui courbent le dos
Allumant la cigarette de trop
Pour cracher noir, à la figure du désespoir.

J'ai trouvé l'homme heureux
Au sourire et aux cheveux blancs
J'ai trouvé l'homme vieux
Et ses joies d'enfant.





Au plus haut des travaux s'engage un drôle de numéro, les travailleurs sont devenus jongleurs et c'est en ligne qu'ils engagent un surprenant passing,
joies du grand théâtre des rues et de ses happenings.





Il y a ce grand soviet, fier de dépasser d'une bonne tête et de sa casquette les nouveaux venus, qui de leurs légères robes de verre fraîchement vêtus, détournent les regards nostalgiques de ce rigide bloc d'acier et de briques.






J'ai survolé avec elle, de jour et de nuit, les toits de nos bavardes envies.
Et même après l’atterrissage, rarement Marta se fait sage, son exubérance surplombant poliment les nuages. 
Quand elle s'accroche enfin à la voie sucrée du sommeil, j'ouvre la fenêtre et scrute du balcon les âmes qui s'éveillent dans ces alvéoles de béton.






J'ai trouvé Varsovie plage au plus violent des orages.
Ma route s'est stoppée en pleine pataugeoire, et retrouver mes hôtes est devenu sans espoir.
J'engage alors conversation avec un vieux fanfaron accoudé au comptoir.
Polonais autrefois exilé en Floride, il me narre son histoire de son anglais qui peu à peu se débride.
Ancien ingénieur pour machines viticoles, c'est avec plaisir qu'ensemble nous dégustons de variés alcools, oubliant par ivresse ce mauvais temps qui nous presse.
Le ciel finalement se dégage, et c'est après de copieux bavardages que je poursuis zigzagant mais avec hâte ce jeune Adrian, qui me propose de passer première nuit dans le plus grand des squats.