vendredi 27 février 2015







J'ouvre sa porte, enfin non ce n'était pas si simple. Il m'a fallu trouver la clef, et puis la porte aussi, dissimulée derrière le rideau, non pas ce rideau, là c'est les chiottes, à la turque, elles servent de douche également, si bien que quand on s'y lave on a l'impression d'y ressortir encore puant.
Dans l'entrée, quand on se faufile finalement dans l'appartement, on marche sur des galets.
Ça me rappelle les plages de Nice qui sont étrangement lisses.
Je crois que c'est ici, chez Joannah, que les vagues déposent le laisse de mer avec toutes leurs histoires.
Échouées en pagaille, j'essaie de les comprendre, elle parle beaucoup cette chambre.
Je pense la connaître cette inconnue.
Y'a un hamac suspendu à une vieille poutre, qui serait incapable de bercer tous ses rêves qui de toute façon jamais ne voudront s'endormir.
Moi j'y serais bien pourtant dans son hamac, et puis connement je m'assoupis, la tête sur le lit, le reste sur le tapis.








 






Des corps rougis d'une brasse givrée sur le décor brossé d'azur.
Leurs lèvres bleues tremblent avec leurs mâchoires qui claquent, imitant la mer qui vient sèchement mordre les galets de ses dents d'écume blanche.
Des miséreux s'endorment léchant le timbre salé d'une carte postale qui depuis longtemps ne les fait plus rêver.

Et moi, le presque sans abri, on m'offre des sourires, et même un toit sous d'immenses plafonds.
Du haut de sa mezzanine Catherine s'essaie à l'huile. On devine un vieux portail fermé de l'intérieur, elle qui m'ouvre grand ses portes donnant sur l'horizon et son soleil flottant.


Merci à Nelly et Bruno, Claude et Josette, Catherine et Jean-Paul pour leur accueil !